Sécurité

Soixante secondes en échange d’une vie…

    

Par Luc Bernuy, professeur de l’École de navigation de la Société de sauvetage


Les journées les plus longues de l’été sont à nos portes. La belle saison de navigation est commencée pour certains et le sera pour tous sous peu. Sans vouloir rien assombrir, il ne faudrait pas en oublier la sécurité nautique qui nous concerne tous.

Un des premiers aspects à ne pas oublier est de donner la priorité à la sécurité nautique en tout temps. Chaque été, la Société de sauvetage répète et répète ses messages de prévention. On croit toujours que les accidents ou, pire, les noyades n’arrivent qu’aux autres. Ça, c’est la pensée magique. Il faut moins de temps qu’un claquement de doigts pour avoir un accident à 100 km/h en motomarine. À 30 mph en bateau à moteur, on n’a pas le temps de crier « attention » avant d’enfourcher une autre embarcation ou encore un pilier de pont (cas vécu, hélas). Que ce soit en pédalo, en voilier, en planche à pagaie ou en yacht de luxe, personne n’est à l’abri. La concentration requise aux commandes d’une embarcation ne doit jamais être altérée ou diminuée.

Au Québec, le nautisme se pratique beaucoup en famille et/ou entre amis. Que ce soit en ponton, en croiseur, en voilier ou en pédalo même, vos proches sont exposés au danger. La Société de sauvetage encourage fortement le ou la responsable du bateau à faire un petit speech de sécurité avant d’appareiller. Vous savez, comme dans les avions avant le départ. Personne ne dit que ça doit se faire sur un ton solennel. Vous pouvez le faire dans la bonne humeur ou même le baptiser votre « speech de Transports Canada ». Vous aurez ainsi l’attention de tout le monde à bord pour au moins… 60 secondes !

La Société de sauvetage encourage fortement le ou la responsable du bateau à faire un petit speech de sécurité avant d’appareiller.

60 secondes, c’est suffisant pour donner quelques consignes de base, telles que :

  • Dire aux gens qu’à bord d’un bateau… ça bouge ! Eh oui, beaucoup de novices ne le réalisent pas avant de se retrouver au large. Mon conseil : « Une main pour toi et une main pour le bateau. » Au début, ils vont rire, mais ils comprendront vite ;
  • Ouvrir le coffre où sont rangés les VFI (vêtements de flottaison individuels). Inviter vos passagers à les porter ; après tout, il n’y a pas de gêne à en porter un. Évidemment, on vous recommande de prêcher par l’exemple ;
  • Indiquer comment agir si quelqu’un tombe par-dessus bord. Quoi lui lancer en premier, quoi crier, quoi lui pointer, etc. ;
  • Indiquer où se trouvent les extincteurs en cas d’incendie (si l’embarcation en possède).

Et si on vous écoute toujours au bout de 60 secondes, allez-y d’autres conseils du genre :

  • Indiquer où se trouve la trousse de premiers soins ;
  • Si quelqu’un sent qu’il aura le mal de mer, lui demander de se soulager par-dessus bord, côté sous le vent (et surtout pas dans la toilette du bateau !) ;
  • Expliquer comment faire un appel de détresse d’extrême urgence (Mayday) sur la radio VHF ;
  • Préciser qu’on ne se promène pas sur le pont lorsque le bateau est en marche, sauf pour des manœuvres essentielles, et encore, selon les conditions du lac ou du fleuve.

En tant que chef(fe) de bord ou responsable du bateau, votre responsabilité dépasse celle des autres. On se fie à votre jugement, au fait que vous en savez « plus que les autres ». Vous êtes une sorte d’ange gardien. Vos passagers sont en droit de s’abandonner à votre vigilance et de penser que vous interviendrez, si nécessaire. À la suite d’accidents malheureux, des parties se sont retrouvées devant un juge qui a été clair sur cet aspect : le chef de bord a non seulement la responsabilité de parler à son équipage des aspects mentionnés ci-haut, mais aussi de l’avertir des dangers reliés à l’activité. Que ce soit pour pratiquer de la motomarine, remorquer une « tripe », faire de la voile ou autre, le chef de bord est l’ultime responsable de tout incident.

Alors, ces 60 secondes, les prendrez-vous cet été ? À  CHAQUE SORTIE ? Je pense qu’une vie humaine vaut bien qu’on lui consacre un petit speech de 60 secondes.

Bon été sur l’eau !

La Société de sauvetage vous recommande de toujours porter vos gilets de sauvetage et vos VFI. Ce ne sera plus le temps, une fois dans l’eau par surprise, de demander qu’on vous en envoie un ! De plus, certains types d’embarcations (motomarines, planches à voile ou à pagaie, canots, kayaks, etc.) sont exemptés de certains équipements si les utilisateurs portent leur gilet ou VFI. Plus de détails sur les bonnes pratiques de sécurité nautique sont disponibles sur le site de Transports Canada

Rabais de 10 % sur certains cours de l’École de navigation de la Société de sauvetage : navigation de plaisance, navigation côtière intermédiaire, navigation côtière avancée, navigation astronomique, premiers soins — général pour plaisanciers.

Visitez coursdenavigation.com et mentionnez que vous êtes membre du Club APRIL Marine lors de votre inscription à un cours.

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