Sécurité

La profondeur des eaux cet été

Marin conduisant un bateau

    

Entrevue avec Louis Gosselin, évaluateur et expert maritime


Comment s’explique la faible profondeur des eaux cette année?

Le niveau de l’eau avec lequel on démarre la saison nautique est assez bas en général. Et c’est en été qu’il faudra être le plus vigilant. La faible profondeur s’explique assez facilement : un automne avec des températures agréables, peu de chutes de neige en hiver suivies d’une fonte rapide, et un printemps sans gros déluge. Ce manque de pluie qui fait la joie des uns au printemps cette année en les mettant à l’abri des inondations, risque de faire le malheur des autres à l’été, avec des niveaux d’eau alarmants, voire dangereux. La terre trop sèche boit toute l’eau qu’elle reçoit avant que celle-ci ne nourrisse les rivières.

Heureusement, grâce au contrôle et aux retenues d’eau en amont, toutes les régions ne sont pas touchées. Je pense surtout aux abords du lac Champlain, à la rivière Richelieu et à la rivière des Outaouais, par exemple, où les niveaux d’eau sont plus bas que la normale. Et on peut s’attendre à de nombreux incidents au lac des Deux-Montagnes ou au lac Saint-Louis, deux plans d’eau bien connus et très fréquentés.

Comment éviter de toucher le fond?

Premièrement, et je ne peux pas le répéter assez, la clé, c’est la formation! Avoir son permis bateau ne suffit pas. Il faut également suivre des formations régulières, s’informer auprès des autorités, acheter et lire les cartes des plans d’eau que l’on fréquente, etc. pour mettre toutes les chances de votre bord.

Deuxièmement, il faut adopter un comportement prudent et sécuritaire sur l’eau : être vigilant en tout temps, surveiller le GPS et le lecteur de carte électronique, respecter une vitesse raisonnée et une bonne conduite, éviter de s’aventurer sur des chenaux inconnus, rester entre les bouées… Une embarcation lancée à 35 miles/h au mauvais endroit sur un lac au relief variable laisse peu de temps à son pilote pour réagir en cas d’alerte du profondimètre. L’impact est inévitable, et les dégâts sont lourds de conséquences.

Troisièmement, il faut savoir utiliser correctement les outils qui nous sont donnés. Même si vous naviguez de nuit, votre GPS vous indique les reliefs, la côte, les hauts fonds. Mais il n’est peut-être pas évident pour tout le monde d’utiliser un lecteur de carte électronique, de bien régler les paramètres et de lire et comprendre les indications d’un GPS. Les cartes papier, quant à elles, sont peu dispendieuses, simples à déchiffrer et disponibles partout. La majorité des accidents pourraient être évités grâce à ces quelques conseils.

Un dernier conseil pour la route ?

Se former et s’informer, sans hésitation.

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