Pêche

Quand on pêche dans un lac inconnu

    

Notre porte‑parole Mordu de la pêche, Cyril Chauquet, vous dévoile ses astuces.

Il m’arrive souvent de me lancer vers un nouveau lieu les yeux fermés, sans aucune recherche, en ne suivant que mon sens de l’observation et mon instinct. J’utilise peu la technologie, je suis un pêcheur très visuel. L’examen et la compréhension du milieu sont primordiaux pour analyser ce qui se passe sous l’eau. C’est un peu comme cuisiner sans suivre de recette! Il s’agit de mettre ensemble les bons ingrédients. Si vous savez le faire, vous pourrez vous adapter à plusieurs situations.

Même s’il est très excitant, le défi de découvrir un nouveau spot sans préparation peut aussi devenir un casse-tête. Bien que chaque coin de pêche soit différent, il existe certaines règles de base qui peuvent vous aiguiller.

Préparer sa sortie

Identifier l’endroit

Avant de se lancer au bord de l’eau, il est préférable d’étudier un peu le lieu. Est-ce un lac, une rivière, un étang? Est-ce un milieu urbain ou, au contraire, sommes-nous en pleine nature? La moindre info peut être utile pour déterminer où le poisson a l’habitude de se tenir. Vous pouvez aussi visualiser le terrain et ses accès sur une carte ou sur Internet avec Google Maps, Earth et Navionics.

Rechercher des infos locales

J’essaie toujours de me renseigner auprès des locaux. On a parfois d’agréables surprises grâce à des personnes bienveillantes prêtes à partager leurs connaissances des lieux. Engager un guide est souvent une bonne idée et représente un gain de temps non négligeable.

Connaître les poissons

Il est indispensable de connaître un minimum les espèces que vous êtes susceptible de croiser pour prévoir votre matériel. Il est primordial de savoir comment ils se nourrissent, car c’est ce qui définit notre angle d’attaque. Quelles sont ses cibles? Des larves, des petits poissons ou des plantes? Où les rencontre-t-on? Au fond de l’eau ou en surface, dans les endroits calmes ou en plein courant? Les poissons sont principalement des prédateurs. Il faut identifier leurs proies du moment.

Une fois au bord de l’eau : trouver des indices

Chercher de l’activité

Prenez le temps d’observer votre environnement pour y déceler le moindre signe d’activité. Différents indices à la surface peuvent trahir la présence de poissons. Par exemple, si vous voyez des oiseaux tourner autour d’une zone, il y a bien souvent de l’action en dessous (davantage payant en mer, mais vaut la peine de s’y attarder en eau douce).

Cherchez aussi les insectes qui tombent régulièrement dans l’eau ou ceux qui y sont déjà naturellement. La plupart des poissons sont très opportunistes, et profitent des éclosions d’insectes pour s’offrir de véritables festins. Dans ce cas, vous devriez apercevoir de nombreux gobages  à la surface.

Ce n’est pas parce qu’il n’y a aucun indice à la surface qu’il ne se passe rien sous l’eau. Dans ce cas-là, il faudra alors user de votre instinct et de votre expérience pour identifier les emplacements les plus prometteurs.

Reconnaître les endroits prometteurs

Avant de commencer à pêcher, je me pose constamment cette question : pourquoi les poissons se tiendraient-ils là plutôt qu’ailleurs? Il faut se baser sur son expérience et sa compréhension des poissons.

Les réponses sont multiples, il y a plein de postes différents qui peuvent être susceptibles de retenir les poissons. Gardez bien en tête qu’ils recherchent toujours deux choses : le confort et la proximité avec la nourriture. En rivière, c’est le courant qui apporte le repas aux poissons. Les rochers et autres obstacles dans le lit de la rivière deviennent des places de choix pour ceux qui souhaitent s’alimenter sans trop se fatiguer.

De manière générale, les poissons recherchent les eaux fraîches en été (les zones profondes qui se réchauffent moins vite et celles à l’ombre, etc.) et les chaudes en hiver (les fosses et les zones profondes). En lac, plusieurs spots peuvent donc être productifs en fonction de la saison.

Les tombants sont pour moi un lieu essentiel que vous devez trouver en priorité. Vous n’êtes pas obligé d’avoir un bateau avec de l’électronique. Un bon truc à savoir : la typologie des bordures reflète directement ce que vous allez rencontrer sous l’eau. Autrement dit, si les abords d’une rivière sont remplis de cailloux, vous observerez les mêmes caractéristiques sous l’eau. Si les berges d’un lac sont très abruptes, il y a de grandes chances que la profondeur plonge rapidement juste au bord. Le dénivelé est souvent le même dans l’eau que sur la terre. C’est d’ailleurs pour cette raison que les lacs les plus profonds se trouvent en montagne et non dans les plaines. La présence de gros rochers dans les lacs, les herbiers sur les bordures ou encore les tombants sont des endroits prometteurs qui méritent toute votre attention.

Les bordures, les plages et les herbiers sont habituellement de bons choix au printemps et durant une grande partie de la saison. Même chose pour les arrivées d’eau qui ont l’avantage d’apporter de l’eau fraîche et oxygénée pendant l’été. Les pointes rassemblent la nourriture et sont de bons spots toute l’année, particulièrement en automne, lorsque les carnassiers cherchent à se ravitailler avant les périodes froides. L’hiver, ciblez les fosses et les zones profondes, là où les poissons se concentrent pour attendre le retour des beaux jours. Même si leurs activités semblent tourner au ralenti, ces derniers continuent à s’alimenter, mais se déplacent moins pour le faire.

À la pêche, il est très important d’avoir confiance en ce que vous faites. Si les résultats se font attendre et que vous doutez de votre stratégie, il est toujours temps de changer votre fusil d’épaule et d’essayer le lieu suivant. Aucun pêcheur ne peut se vanter de tomber systématiquement sur le meilleur spot du premier coup, la prospection est souvent la clé!

Bonne chance!

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