Cyril Chauquet : Son douloureux accident au Honduras!
16 octobre 2017
Cyril Chauquet, animateur de l’émission Mordu de la pêche revient sur sa douloureuse rencontre avec une raie armée. Il nous raconte le déroulement et tous les détails hors caméra.
Nous avons tous vu l’épisode de l’émission Mordu de la Pêche diffusée sur Evasion, pendant lequel l’animateur Cyril Chauquet se fait piquer en direct par le dangereux dard d’une raie armée. L’animateur revient sur les détails de cet accident pour la première fois et exclusivement pour le Magazine PLAISANCE.
Depuis ses débuts dans l’émission Mordu de la Pêche, Cyril Chauquet, pêcheur et défenseur de l’environnement, partage sa passion tout en veillant à sensibiliser les spectateurs sur des sujets d’envergures, tels que la protection de l’environnement et des espèces animales.
Nous sommes en 2005, lors du tournage d’un épisode de l’émission au Honduras. Cyril et son équipe se rendent à la Mosquitia, une région très éloignée pour pêcher un célèbre poisson, le Tarpon.
À la marée montante, Cyril se lance dans une pêche de nuit depuis une plage.
« FISH ON ! », une magnifique raie pastenague !
Les villageois tout près se précipitent pour voir la prise. Sachant le dard très dangereux, ils le séparent de la queue de l’animal, pour éviter tout accident.
Cyril Chauquet saisit le dard de la raie pour montrer aux téléspectateurs à quel point l’aiguillon est acéré… et se pique à peine le dos de la main avec.
Je vous entends déjà dire : « Mais qu’est-ce qui lui prend, de s’enfoncer le dard dans la main ? Il vient de dire que c’est dangereux, non ? »
Vous avez raison. Sauf que, au cours de ses expéditions et de ses aventures, Cyril Chauquet fait de bonnes et de moins bonnes découvertes, qu’il partage ensuite avec les téléspectateurs. Sa rencontre avec le dard d’une raie armée était une première pour lui. Il ne s’attendait certainement pas à ce que l’aiguillon s’enfonce aussi facilement dans la chair!
« Comme un couteau dans du beurre, je n’en revenais pas ! », précise Cyril.
À SAVOIR
Le dard d’une raie est si fin et acéré qu’un simple contact avec la peau suffit pour qu’il pénètre dans l’épiderme et libère son venin, même si celui-ci est séparé du corps de l’animal. Le dard est effilé, et les barbelures de l’aiguillon rendent l’extraction du dard très difficile. Son ablation nécessite une chirurgie s’il est profondément inséré. Extraire un dard à main nue peut engendrer de gros dégâts.
Et l’animateur en a fait la douloureuse expérience. Il tenait fortement le dard pour éviter qu’il ne s’enfonce plus dans la chair. C’est finalement avec l’aide des villageois qu’il a réussi à l’extraire.
«Pendant que les locaux tiraient sur l’aiguillon pour le retirer, on pouvait voir la peau s’étirer de plus d’un centimètre ». Cyril s’en souvient parfaitement…
À quoi pensais-tu, le dard de la raie enfoncée dans la main ?
Cyril Chauquet : « Les pêcheurs autour de moi me répétaient que le venin était très dangereux et qu’il fallait absolument que j’obtienne une injection. À ce moment-là, je ne ressentais absolument rien, et comme le dard avait été séparé de la queue de l’animal, je me disais que j’avais évité le venin. Pour moi, à part la petite blessure, il n’y avait rien d’alarmant. Je n’avais qu’une idée en tête : me remettre à pêcher. »
Cependant, les villageois insistaient auprès de Cyril. Alors dans le doute, il a décidé de se mettre en route pour le dispensaire du village dans l’espoir de trouver une injection anti-venin.
Malheureusement, dans une région aussi éloignée que la Mosquitia, la tâche fut digne des travaux d’Hercule. Il n’y a peut-être pas eu douze travaux, mais Cyril a dû se battre pour s’en sortir et il nous a bien démontré que la gravité d’une piqûre de raie est loin d’être un mythe.
Cyril se met en route vers le village, mais c’est à plus de 40 minutes de bateau et plus de 10 minutes de route. Une fois sur l’embarcation, il est frappé de douleurs intenses à la main, au bras, puis au fur et à mesure, elles s’étendaient sur tout le côté gauche du corps. L’animateur se souvient bien du regard inquiet de son caméraman « Il craignait pour ma vie et j’avoue qu’à ce moment-là, je me demandais aussi si je pouvais en mourir. Au même moment, le vent s’est levé et les vagues devenaient plus importantes. À chaque fois que le bateau frappait une vague, la douleur était encore plus atroce ».
À SAVOIR
La douleur est maximale 30 à 120 minutes après la piqûre. Les symptômes arrivent crescendo : paralysie, fièvre, spasme. Les raies sont les poissons venimeux les plus importants. Elles vivent sur les fonds sableux des mers tropicales, ainsi qu’en Europe. Les piqûres peuvent être mortelles si l’aiguillon barbelé transperce le thorax, l’abdomen ou un vaisseau sanguin.
« La plaie est peu impressionnante, mais on voit rapidement apparaître un œdème rouge suivi d’une bulle cutanée évoluant vers la nécrose »
Le bateau se rapproche du rivage et là, encore une difficulté ! L’embarcation est bloquée sur un banc de sable, dû au changement de marée. Il faut donc débarquer et marcher dans une eau infestée de crocodiles… et de raies !
Cyril n’a pas le choix, il se traine péniblement dans l’eau et la boue jusqu’au bord de la route. Par chance, il croise un homme en moto et l’arrête. Aucune hésitation et pas de temps à perdre, il se fait conduire au dispensaire du village.
Arrivé au village, diminué, affaibli par la douleur et seul, il doit s’orienter et repérer les lieux dans le noir total. En effet, la région de la Mosquitia ne dispose pas d’électricité en continu. Un groupe électrogène alimente le village quelques heures seulement. Il est pas loin d’une heure du matin et, manque de chance pour Cyril, à cette heure aussi tardive, le village est plongé dans le noir.
Face à lui, le fameux dispensaire. Un abri de fortune, un tas de planches cloutées et une dizaine de cadenas en guise de porte d’entrée. Soulagement pour Cyril, car c’est ici que se trouve son précieux sérum anti-venin. Mais, le plaisir fut de courte durée. Aucune trace du médecin. Il faut donc se mettre à sa recherche.
Pris de gêne respiratoire et de malaise, notre aventurier ne baisse pas les bras pour autant. Une fois devant le domicile du médecin, il utilise ses dernières forces pour cogner à la porte. Après plusieurs tentatives, la porte s’ouvre. « Je me souviens avoir vu une lumière de lampe torche, puis un homme en caleçon, à peine sorti du lit. Le médecin se mit à fouiller dans ses placards à l’aide de sa lampe dans l’espoir d’y trouver une dose d’anti-venin. »
Après quelques minutes de recherches infructueuses, Cyril et le docteur retournent au dispensaire.
« Cela me semblait interminable, il a dû prendre une bonne dizaine de minutes pour déverrouiller tous les cadenas, puis, une fois à l’intérieur, je me suis écroulé sur ce qui me semblait être une table d’opération. J’ai perdu connaissance quelques minutes et me suis réveillé d’un coup. Il y avait des flacons, des tubes et des seringues usagées partout… »
Pendant la courte défaillance de Cyril, le médecin, la seringue à la main, s’apprête à lui administrer « l’antidote ».
Cela ressemble bien à la fin du cauchemar ?
« Eh bien non ! » Rien n’est fini pour autant, et tout recommence.
Malgré la douleur indescriptible, les spasmes, l’angoisse, ses pertes de connaissance…, il reste encore une pointe de lucidité à notre courageux animateur qui, entre deux malaises, aperçoit la seringue et se souvient clairement de ses lectures préalables sur la région.
« Nous étions à peine éclairés, et malgré mon état, j’avais pu apercevoir le matériel, les flacons et seringues usagées. Puis j’ouvre les yeux et j’aperçois le médecin penché sur moi, la seringue à la main, prêt à me piquer. C’est à ce moment précis que je me souviens de mes recherches sur la Mosquitia qui mettaient en garde contre un des plus forts taux de maladies transmissibles, telles que le VIH ».
Quelle a donc été ta réaction à ce moment-là ?
« Je n’avais vu que des seringues usagées… et comme j’avais perdu connaissance, je n’avais aucune certitude quant à l’origine de cette seringue. Malgré la douleur qui devenait insoutenable, j’ai préféré refuser poliment l’injection. Je me suis alors excusé auprès du médecin, qui a fait preuve de compréhension quant à la raison de mon refus. En fait, il n’avait pas de seringue stérile ni d’autre sérum, je suis donc reparti sans mon injection ! »
Cyril rentre donc péniblement à la maison d’hôte et s’écroule, à bout de forces, sur le lit de sa chambre. Gloria, son hôte, prend l’initiative d’appliquer des remèdes naturels sur la plaie en espérant soulager la douleur. Puis, quelques heures plus tard, un autre médecin arrive avec l’anti-venin et une seringue… stérile, cette fois ! Suprême ironie ! Une piqûre pour en guérir une autre.
Après avoir vécu un véritable cauchemar, Cyril a finalement réussi à s’en sortir indemne !
À SAVOIR
Le site, Surf prévention et Santé, nous indique les réflexes à avoir face à une piqûre de raie pastenague.
Le venin des raies armées est thermolabile : il est inactivé par la chaleur, à partir d’une certaine température. Vous pouvez donc immerger la zone atteinte dans de l’eau chaude pendant au moins trente minutes. Testez au préalable la température de l’eau pour ne pas entraîner de brûlure de la peau : elle doit être inférieure à 50 °C. On peut aussi approcher l’extrémité d’une cigarette incandescente de la plaie en faisant des va-et-vient jusqu’à quelques millimètres de la peau, mais surtout sans toucher pour éviter là aussi les brûlures.
Pour calmer la douleur, on peut avoir recours à de puissants médicaments contre la douleur ou à une anesthésie locale.
Source :
surf-prevention.com
secouchermoinsbete.fr