Bateau

Les pièges à éviter lors de l’achat d’un bateau de plaisance

    

Par Nicolas Gibault, expert maritime


Pour éviter les mauvaises surprises, une embarcation de plaisance se doit d’être un achat planifié nécessitant beaucoup de jugements et une bonne compréhension des critères de sélection.

Les grands facteurs à considérer :

  • Le plan de navigation
  • L’expérience de navigation
  • Le budget d’achat
  • Le budget d’entretien et autres coûts annuels

Le plan de navigation doit indiquer les lieux de navigation souhaités, le nombre de personnes à bord en moyenne ainsi que la durée des escapades. Ces informations de base permettront de définir la taille du bateau ainsi que les équipements nécessaires. Ce qui vous permettra de passer un agréable été et de profiter pleinement de votre achat.

L’expérience de navigation vous aidera à sélectionner judicieusement la taille de votre future acquisition. En effet, il est plus difficile de manœuvrer un bateau de 40’ dans une marina par grand vent qu’un petit bateau qui réagira bien plus vite et vous laissera une latitude pour vos erreurs. Qu’il s’agisse d’un bateau à moteur ou d’un voilier, il est bon de savoir qu’un fardage important limite les marges des manœuvres.

Acheter une embarcation trop grande suite à un coup de cœur est une erreur très fréquente. De plus, le bateau est souvent payé trop cher vis-à-vis du budget disponible. Il faut aussi prévoir que le bateau puisse un jour être sujet à des réparations qui s’avèrent à la fois complexes, parfois longues et très onéreuses.

Le budget à prévoir doit également inclure les coûts associés suivant l’achat. Outre le coût de l’embarcation, vous devez prévoir :

  • Les coûts de marina (quai, hivernage) où l’on doit prévoir des frais annuels pouvant aller jusqu’à 80$ du pied selon la région
  • Les coûts d’entretien qui eux varient de 50 et 80$ du pied annuellement
  • Les coûts associés aux réparations ou améliorations pouvant beaucoup différer d’une embarcation à l’autre

Dans le cas d’un achat entre particuliers

Une fois votre choix fait, c’est le temps de convenir du prix d’achat. L’erreur la plus commune est celle de faire une offre sans condition, et sans prendre en compte la conclusion du Rapport d’Inspection Maritime. Le dernier Rapport d’Inspection du vendeur répondra peut-être aux exigences de votre assureur, cependant il ne reflète pas toujours la réalité.

Dans l’éventualité où un, voire des incident(s) seraient survenu(s) depuis ce rapport, il se pourrait que le vendeur ne l’ai pas mentionné. Donc cela n’aura conséquemment pas eu d’incidence sur le travail précédent de l’inspecteur. De plus, il est toujours opportun de se renseigner sur l’inspecteur qui a fait ce rapport, sa réputation, son expérience, la qualité de son travail.

Après avoir réuni ces renseignements, faites votre propre inspection du bateau afin de déterminer si les recommandations et les observations de la précédente inspection ont été corrigées. De plus, assurez-vous de la qualité et de la conformité de ces réparations (ex : un hublot fendu recollé avec de la silicone, une forte odeur d’humidité dans la cabine, des fils électriques non conformes et non remplacés, une humidité anormale du pont ou de la coque, des traces d’eau sur le vaigrage, etc.). La motorisation est aussi un élément à faire vérifier par un bon mécanicien. Sachez que le remplacement d’un moteur peut coûter plus cher que la valeur du bateau.

Vérifiez la qualité des matériaux utilisés pour l’entretien et les réparations antérieures, et portez une attention particulière au choix des pièces et matériaux à usage marin. Notez que les pièces les plus faciles à trouver en quincaillerie ne sont pas conçues pour être utilisées en milieu marin pour des raisons évidentes de durabilité et de sécurité.

Lors de l’inspection soyez présent avec l’inspecteur. Il saura vous conseiller sur les réparations à faire et les matériaux à employer.

Quelques cas

1er cas

2013 – Inspection, coque saine (+ ou -30% d’humidité)

2015 – Après deux saisons la même coque est passée à 80% voire 100% d’humidité

2015 – La même coque, début d’osmose

 

2ème cas

Bateau inspecté en 2014 puis vendu en 2015 – La mousse sous le plancher est imbibée d’eau

L’huile de la transmission est contaminée par de l’eau (des traces sur le tapis semblent montrer que le bateau aurait coulé et aucune mention n’a été apportée dans le précédent Rapport d’Inspection Maritime)

Partagez

Partagez